Club de la Presse 26/07

dimanche 17 avril 2011

DU JOURNALISME DE CRISE A LA CRISE DU JOURNALISME


Le 31 ème congrès de l'Union des Clubs de la Presse de France et francophones (UCP2F) s’est tenu à Nîmes du 7 au 9 avril 2011 avec de multiples ateliers qui ont permis de réfléchir et de s'exprimer sur le journalisme.


Plus d'une centaine de journalistes, français mais francophonie obligeant également des confrères tunisiens, égyptiens, maliens, haïtiens, se sont retrouvés autour du thème : « Du journalisme de crise à la crise du journalisme ». Ces journalistes étaient membres pour la plupart de la vingtaine de clubs de la presse affiliée à l’UCP2F. Au programme, de nombreux ateliers de travail richement préparés avec des intervenants de qualité invités par le Club de la presse du Gard grand organisateur de la manifestation.



Des ateliers sur les préoccupations de la profession.


Comment travaille t-on aujourd’hui dans les rédactions où tout va de plus en plus vite et où le journaliste doit faire face à l’ultra communication de ses interlocuteurs notamment dans les entreprises ? Des séances de travail ont aussi permis de réfléchir aux protections des sources, aux droits et devoirs des journalistes mais aussi sur la précarité et la formation des journalistes pigistes. Sur 37 000 journalistes encartés, 12 000 sont en situation de précarité. Les organismes de formation Mediafor et l’ESJ (Ecole Supérieure de Journalisme de Lille) antenne de Montpellier présents sur ce congrès ont d’ailleurs souligné la mission importante des clubs de la presse pour recenser ces professionnels et proposer des stages de formation collectifs au sein des clubs. Autre atelier de réflexion : le journalisme d’investigation. Ce genre autrefois fleuron de la profession, aujourd’hui chasse gardée de reporters farouches ghettoïsés et enviés est devenue l’enfant pauvre du journalisme faute de moyens. Ces vingt dernières années, force est de constater la place de plus en plus importante prise par les scoops au détriment de l’investigation. A l’image d’une expérience menée en Belgique, une bourse pour le journalisme d’investigation en région est en train de voir le jour sous l’égide de l’UCP2F. En réunissant des fonds privés et européens, ce projet permettrait de financer un pigiste ou même un journaliste salarié pendant un an ou trois mois, période durant laquelle il pourrait se consacrer entièrement au travail d’enquête.


Travailler au cœur des crises.


Elles s’appellent Samar, Amel et Marie-Raphaëlle, elles sont journalistes respectivement en Egypte, en Tunisie et en Haïti et elles ont témoigné de la difficulté d’être journaliste en temps de crise. De la difficulté à trouver des sources d’information fiables alors que le siège même de son journal était menacé par des groupes armés au Caire ou encore sur le rôle social du journaliste qui a du mettre la main à la pâte au lendemain du tremblement de terre en Haïti suivi de l’épidémie de choléra. L’assemblée plénière était placée sous le patronage de Marie-Laure Augry, médiatrice des rédactions de France 3 qui est revenue sur le traitement de l’information dans les rédactions à partir des critiques du public notamment durant les révolutions dans les pays situés de l’autre côté de la Méditerranée. Dans l’ensemble, ce congrès a été l'occasion de débattre sur la redéfinition des métiers de l'information. Une nécessité face au contexte des nouvelles technologies et de la déferlante internet.



Sur les photos : Marie-Laure Augry, médiatrice des rédactions de France 3. Samar Algamal, journaliste égyptienne.

Crédit photos : Jacques-Marie Francillon (Grenoble)

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