Communiqué des Journalistes-CFDT
Journalistes-CFDT rappelle son attachement à la charte de Munich, référence européenne en matière de déontologie. Pour être mieux respectée, cette charte nécessite aussi une instance professionnelle de médiation, à la fois paritaire et ouverte à la société civile.
Nous demandons donc que des négociations soient engagées sans plus attendre, pour que patrons de presse et journalistes professionnels trouvent un accord sur son fonctionnement concret. Par son règlement intérieur, cette instance doit garantir aux lecteurs, auditeurs et téléspectateurs, internautes ou pas, un accès direct à une procédure permettant d’identifier les dysfonctionnements à l’origine des erreurs, abus ou omissions reprochés aux médias, dans le but d’éviter leur répétition. La crédibilité des journalistes, et plus généralement des médias, devrait ainsi se trouver renforcée.
Le recours à des médiateurs nommés par les directions d’entreprise de médias apparaît comme très insuffisant, ces entreprises n’ayant pas souhaité analyser en profondeur les causes des principales erreurs qui leur sont reprochées.
La parole aux professionnels et au public.
La médiation ne peut rester un simple outil de communication soumis au bon vouloir des grandes entreprises de médias, au risque de maintenir dans l’échec les tentatives de reconquête de la confiance du public.
L’une des pistes à proposer est un conseil de Presse, placé sous l’égide de la CCIJP, commission de la carte d'identité des journalistes professionnels. Il garantira un droit d’expression aux usagers des médias souhaitant faire avancer le débat sur la déontologie en analysant les grands types d’erreurs ou d'abus constatés.
Nous souhaitons une responsabilisation de tous ceux qui font des choix au quotidien en matière de déontologie dans les entreprises de médias : journalistes, chefs de service, directeurs de rédactions, et actionnaires.
Le conseil de Presse devra être placé sous l’autorité de la CCIJP. Il permettra d’identifier les responsabilités collectives, plutôt que de juger tel ou tel professionnel.
Les éditeurs sont aussi responsables !
La déontologie doit être respectée par tous les acteurs exerçant une responsabilité dans la production des médias, du simple salarié au directeur de la publication.
Journalistes-CFDT dénonce les carences des propositions de la commission Frappat, réduisant la déontologie des médias à une liste de devoirs pour les seuls journalistes. Elles auraient pour conséquence de déresponsabiliser la profession et ses principaux décideurs, les patrons de presse.
En cette année du quarantième anniversaire de la Charte de Munich, Journalistes-CFDT demande que ce texte toujours d'actualité soit annexé à la Convention Collective des journalistes.
Cette nouvelle disposition ainsi que la création d'un conseil de Presse aboutiront à un cadre garantissant à tous, citoyens, éditeurs ou journalistes, une information de qualité dont dépend la réconciliation durable de la société avec ses médias.
Paris, le 17 mars 2011
Contact :
Gérard Fourgeaud
Journaliste à France-Bleu Isère
Secrétaire Général adjoint de Journalistes-CFDT
06 20 59 11 19
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